La période de confinement peut avoir du bon. Coupé de nos habitudes, elle nous oblige à nous renouveler ou faire resurgir des éléments oubliés, ou mis de côté.
 

Moi, j'ai ressorti mes sabres sportifs pour donner des "leçons" au public disponible chez moi. 

Voici longtemps que je n'avais pas donné de leçons individuelles. Et je redécouvre le plaisir de ce mode de transmission. 

Mais, au-delà de la forme, il reste à définir le contenu de ce que l'on travaille. Et, là, j'ai proposé de nouvelles "connexions"... inhabituelles, voire inventives.
Dans tous les cas, elles sont "mon envie de travail du moment", donc aucun problème à les transmettre. ;)


Ma cuisine interne du moment ? Sainct-Didier, Chambon, Billes et le iaï


Dans toute bonne recette de cuisine, il faut de bons ingrédients intéressants, les mélanger de manière à ce que cela ne donne pas de brouet infâme, voire que cela ait bon gout et que cela rassasie le convive. 

Pour cela il faut goûter régulièrement le contenu et en discuter avec les commensaux... voire, adapter le contenu aux goûts (ou aux intolérances !) de ceux-ci.

Ici, la recette est un mix entre Henri de Sainct-Didier et ses dégainements, le manuel d'escrime au sabre d'Augustin Chambon, et les leçons (toujours au sabre) de Pierre Saturnin Billes.

J'ai découvert et lu avidement ces deux derniers traités il y a quelques mois, et comme pour une pâte, je les ai laissé reposer avant de les garnir, les cuire et de les proposer au repas. 

  • Chambon m'a apporté sa vision de l'utilisation du fourreau du sabre européen ! Mais pourquoi personne n'y avait-il donc pensé avant ? - De fait, les liens avec le combo "dague-rapière" font tilt. Il incite aussi à des liens avec le corps à corps en lien avec la Savate ou "inspirés des soldats japonais" ;)- 

https://www.ffamhe.fr/du-sabre-a-pied-conseils-pratiques-sur-son-emploi-en-campagne-augustin-chambon-1911/ ] sur FFAMHE, collection Palas


  • Billes m'a conforté sur le fait que le sabre peut s'enrichir des attaques aux jambes : Je le faisais déjà avant, mais je n'ai plus de soucis avec cela maintenant ("ahh, blocages de l'escrime sportive, comme tu nous tiens !") et j'y ai découvert ce qui ressemble fortement à des tai-sabaki (? - connexion, connexion…-)


  • Les dégainements de Sainct-Didier, pour basiques qu'ils soient, peuvent être une porte d'entrée-lien avec Chambon et… le iaï ! (Oui, c'est hérétique, sans doute, mais j'assume)

http://ffamhe.fr/sources/Sainct_Didier_Transcription_1.1.pdf ] sur escrimeancienne.eu


Ah, oui, se rajoutent à cela des soupçons de méthodologie de sabre sportif et des [ Gammes de René Geuna ] (les épices saupoudrés dans le plat)

Un sabir technique comme dirait Christophe Gans ? J'y vois plutôt ma cohérence autour du sabre européen…

Donc un quadruple travail en parallèle. De quoi tenir des semaines de confinement sportif et martial ;)


Pourquoi "Le sabre moderne, l'ami oublié" ?

Parce que j'ai choisi, pour faire travailler cela, une arme "générique", légère et plaisante et qui soit délibérément éloignée de tout lien trop étroit avec tel ou tel de ces traités. 



A cet égard, le sabre moderne m'a paru le plus adapté. Il ne ressemble à rien, donc à tout, et comme je suis plutôt dans une logique de synthèse que dans une logique AMHE (même si ces traités sont considérés comme relevant des AMHE), et bien… "no problems"


Pour ce que je travaille et fais travailler, il est idéal. Il permet un travail en souplesse, sécurité et légèreté. 

Je ne m'en souvenais même plus…

[ lien vers la partie 2