La période de confinement, au delà des contraintes spécifiques qu'elle engendre pour la pratique, m'est apparue comme un moyen de travailler pour moi-même. sur des sensations et des thématiques personnelles. 


Coupé du contact avec les autres pratiquants, de la technicité et des disciplines habituelles de club (en ce moment c'est iaï et karaté), j'ai pu me concentrer sur d'autres facettes. 


Ce blog vous a déja fourni quelques indices (sabre européen notamment, ancien ou actuel, à partir de documents écrits, dans une démarche AMHE) - cf les autres articles récents).


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Toutefois j'ai cherché aussi a explorer d'autres choses plus personnelles. Plus en laissant re-sortir des sensations... émergentes à partir de contact tactile et de déplacements liés à la distance de travail... 

En fait beaucoup de travail avec mes amis le mannequin et le poteau... (qui ne rendent pas les coups, on le sait)

Pour cela j'ai utilisé de nouveaux jouets pour ressortir des sensations spécifiques et personnelles, sans freins ni contraintes techniques liées à l'outil utilisé. 


  • Le "couteau très court dissimulé" - une "logique kerambit" qui ne se l'avouerait pas - 
  • Des couteaux plus long, autorisant des manipulations variées (les couteaux papillons du wing-chun, mais utilisés en tant qu'outils neutres de travail)
  • Un sabre court (le nandao), mais, là encore choisi pour sa nature spécifique (longueur de lame et de poignée). 


Concentrons-nous sur les outils :

J'ai choisi des versions en polypropylène (et pourtant je ne suis pas certain que ce soit le top écolo !) pour :
  • la non-dangerosité 
  • le poids -léger par rapport à du métal ou du bois (On peut autant travailler en mode solo ou mode technique qu'en mode sparring avec contrôle du contact porté-posé)
  • la garde large et pragmatique, autorisant la recherche de son utilisation effective en mode défensif et offensif
  • le plat de lame qui permet de bien visualiser bien les tranchants ( l'avantage de ces lames larges, c'est qu'on peut pas se planter entre "j'ai touché avec le plat" et "j'ai coupé - virtuellement- avec le tranchant" 😂 ou alors, faut vraiment le faire exprès !)

- le travail en association/dissociation des deux bras qui est possible 
- les distances de travail différenciées. (45 à 50 cm d'un coté - 85 à 90 cm de l'autre) 
- la jouabilité que cela peut procurer 

La versatilité et la synthétisation de mes connaissances que cela peut engendrer.

Vous me direz : "ce sont des armes de wushu ... t'as deja fait du wushu ?"  : J'avais déja fait, une petite paire d'années du WT, couplé à de l'eskrima (le tout sensibilité WingTsun Parisi), en cours réguliers et stages il y a ... longtemps (2006-2007 de mémoire). 

Mais en fait, ce sont surtout mes directions de travail et de reflexion du moment qui font que ça ressort... (travail de sensibilité tactile, les lames, liens entre technicités Orientales et Occidentales, retour sur les vieux traités et les katas que je connais, etc...) . En fait, c'est plus du "concept WT en application" qui peut modestement apparaitre, plutôt qu'un vrai travail de WT. 


En fait, je prends ces outils comme un moyen de synthèse : Si on regarde bien d'un point de vue occidental/amhe - par exemple - , on peut les voir comme des "couteaux de tranchée" d'un côté et un "lang messer" (entre couteau et sabre) de l'autre. 


Comment que ça marche ?

Je peux y remettre mes sensations entières, et explorer, car ces outils ne ressemblant "à rien", potentiellement, ils ressemblent donc "à tout".

  • poignée, lame, garde, longueur spécifique... 
  • travail en engagement maintenu ou, au contraire en désengagement/maintien à distance...
  • "escrime pure" ou "liaison bras-jambe" ?
  • courte distance ou longue distance ?
  • Orient ou Occident ?
  • travail des principes : "céder", "pousser", tirer", "presser", "envelopper", "agripper", "absorber", "rebondir", "percuter", "couper", "adhérer/coller", etc... 

Voilà mes paramètres de travail ; 

Cela fait bien longtemps que, pour moi le "sentiment du fer" est l'équivalent armé de sensations de "mains collantes" ; Voici donc l'occasion de travailler cela autrement... 

Cela me permet de sortir sans scrupule d'un travail scolaire de bon élève : "Après avoir recopié les lignes d'écriture... écrit tes phrases à toi mon garçon !" 

Alors, certes, cela peut faire penser à de l'espéranto martial ou ludique. 
Mais comme j'ai toujours été A la croisée des mondes, j'assume donc cette remarque éventuelle. 


Et l'important dans la pratique est de ne jamais se satisfaire de ses acquis ( ou de se qu'on croit avoir acquis), de se confronter à de nouveaux défis de travail, de rester ouvert et ne pas cloisonner... "Ouvrir ses chakras" comme dit l'expression populaire. 

et, surtout de se faire plaisir dans la pratique !