Sparring et canne chez Taillefer

Hier, je suis allé donner de mes services chez Taillefer à Petit-Quevilly (76), pour répondre à une demande qui m'avait été faite par Aurélien et le bureau de cette asso d'AMHE (que je remercie ici !).

L'objet de la commande était à la fois simple et compliqué : la découverte de principes de sparring (et leur mise en action pédagogique) peut-être différents de ce que les membres connaissaient par le biais de leurs pratiques régulières (épée longue, sabre 19e, etc...)

Bon... une fois cela dit, comment aborde-t-on le sujet ?
J'ai chois d'aller à l'envers de leurs pré-requis (supposés) : Donc un travail sans protections, dans une logique de jeu martial, avec un travail sur les rôles et intentions de combat, et sans se focaliser sur une technicité lourde et complexe.

Pour cela, mes petites cannes mousses légères me paraissaient être le meilleur outil ("y'a du risque, mais pas trop, elles picotent mais pas trop !")

Donc, go, c'est parti pour une séance de canne à ma sauce.

J'avais fait le choix de ne pas passer par une phase technique spécifique lourdingue ni particulièrement histo : On a donc abordé comme outils techniques uniquement un peu de canne Leboucher, un peu de contrepointe et un peu de canne irlandaise (Doyle System) : en gros brisé, moulinet avers et revers genou plus pointe au corps et changement de main simple (voire simpliste) pour utiliser le pommeau de la canne.

Légèreté et fugacité du contact avec l'arme étaient recherchés, comme qualités de la touche

Mais, le plus gros du job a été de faire comprendre et travailler les notions d'alternance de rôle :

d'attaquant à défenseur (et vice-versa), en passant par le feinteur ou le contreur.
être conscient des rôles de l'un et de l'autre (moi et mon/mes adversaires) et choisir de passer de l'un à l'autre (reprendre ou laisser la main comme choix tactique...)
le travail par 3 a permis de comprendre, j'espère, les phénomènes de pression mentale et physique, et aussi la notion de travail en binôme conscient (ce que j'appelle le travail en meute)

> L'idée globale étant de faire comprendre que l'assaut à thème est un formidable outil pédagogique - je pense le meilleur qui soit ! - car il peut s'adapter, globalement à tous les contextes d'étude - pour autant que l'animateur ait le background nécessaire pour "formaliser les bons thèmes eu égard au contexte d'étude", et qu'il harmonise travail technique et intentions, de manière plus qualitative que la seule étude technique - si bonne soit-elle -. Il permet à chacune de se construire et construire son style combatif...

Je ne sais pas si toutes mes idées sont passées, ont été comprises mais il était bien plaisant d'avoir un groupe dynamique et motivé, acteurs de la séance...

En prime j'avais préparé une petit réflexion graphique sur ces notions, et les notions basiques à connaitre, selon moi, des contextes combatifs variés (indépendamment de toute notion de style, d'époque ou d'armes... juste les principes génériques et que je pense intemporels).
Je vous les livre ici en bonus.