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Hier, deuxième session privée de savate-bâton defense. 
On a révisé les attendus du grade "blanc". 

1 - Tout d'abord, remise en main des principes du bâton à poignée latérale ("tonfa", hein, parce que "faut bien appeler un chat, un chat"). On a revu toutes les gardes et préhensions possibles avec explications des points spécifiques de chacune d'elles.

Je me demande toujours ce que vient faire cet outil dans la savate - bon, en fait, on le sait tous -, mais il faut avouer que c'est un outil techniquement intéressant par ses possibilités, même si culturellement c'est une aberration


2 - Puis, séance de travail sur "les chutes" et réceptions au sol. (chutes classiques - avant, arrière, latérales, roulées et lancées pour se relever ou rester en position "défense au sol"- ... chutes longues, chutes ramassées, inversées, enchainements divers de différentes chutes pour devenir souple et disponible dans la rupture d'équilibre, par dessus des obstacles, etc...).
Je pense que ce point est fondamental dans le travail de la savate-défense, car il prédispose à l'acceptation de tout le pan technique sur les clés et projections : On ne peut travailler sereinement clés et projections que si l'on assume, clairement et sans peur pour son intégrité, l'amené au sol et la sensation désagréable de la chute. Accepter l'inconfort et la rudesse de la chute - amenée par projection ou par clé de soumission.

 
Tant que le pratiquant se raidit par peur, son partenaire ne peut travailler intelligemment et de manière efficiente les clés et projections, et celui qui reçoit ne peut faire de feed-back constructif.
Et ce feed-back est fondamental dans l'apprentissage de ce pan technique : une clé, une projection, ça passe ou ça rate, et si l'on ne sait pas pourquoi - par les signaux que nous renvoie notre partenaire - , la marge de compréhension est faible. 

3 - Par la suite, nous avons donc pu travailler les technicités liées. J'écris technicités, car, le catalogue technique des outils de la savate-défense, s'il présente des "techniques référencées" avec des noms particuliers, n'a d'intérêt, à mon sens, que s'il se travaille en combinaisons de ces outils
Sur chaque technique - de projection par exemple - , on peut proposer des entrées tactiques différentes, avec des variantes de cibles, ce qui multiplie les possibilités induites. 

Je m'explique : le référentiel propose "petit barré arrière" - par exemple - : Si l'on varie les cibles du "barrage" et les manières de faire celui-ci, on arrive, au moins à 4 techniques et sensations différentes ; Cela permet à chacun, par la suite, de sélectionner celle qu'il ressent le mieux en fonction de son gabarit et de son différentiel de poids avec son partenaire/adversaire. 
Idem pour les clés - de poignets - par exemple : Selon les positionnements respectifs des deux partenaires d'entrainement, on peut travailler des clés de poignet "par l'intérieur", "par l'extérieur" ou en "ligne de bras"... 

En prime, et bien que ce ne soit pas dans le réferentiel (allez, c'est cadeau !), prise de conscience des clés de doigts, comme porte d'entrée - ou de sortie - à des clés sur d'autres articulations. 

Des notions et des manières d'entrainement, pas si simples, qui nécessitent de travailler en conscience des résultats obtenus, et en lucidité, à chaque étape.  

Cette manière de travailler, évidemment se fait aussi sur les techniques de percussion...

Le tout travaillé sans gants, sans protections... gants et protections qui faussent la justesse et le ressenti des techniques portées ! La seule sécurité devrait être celle du dosage et de la justesse du travail !

Les exemples peuvent se multiplier ainsi sur chacun des outils du catalogue, ce qui fait de la savate-défense bien plus qu'une simple juxtaposition technique à maitriser, mais, surtout, peut la transformer en une "science" des combinaisons des outils "percussions - préhensions - projections".

Et, là, on rejoint l'aspect "polytechnique" des AMF !... mais dans une version "modernisée" (et je ne mets aucun jugement de valeur dans ce terme) et si l'on oublie le tonfa mais qu'on le remplace, par exemple, par "la Canne" ;)