Michel Muller est un expert du style wado ryu de budo japonais. 
Le wado ryu est autant un style de "ju-jutsu" que de "karate" car il a été crée à partir d'influences conjointes de ces deux pratiques. 


J'étais en stage tout le week-end sur Abbeville avec lui. Le texte ci-dessous est ma vision /compréhension personnelle du stage. 

Le travail proposé reposait sur un extrême dépouillement basé sur la prise de conscience des essentiels, des fondamentaux que Michel considère, maintenant, l'essence du wado.
Le tronc (posture, formes communes de main et de bras, principes de contrôle du déplacement, respiration liée, regards et intention - exprimée ou masquée -), qui permettent de donner naissance à des familles de technicités formalisées, les branches (percussions ou clés ou projection), s'exprimant par des enchainements techniques précis, les feuilles... (qui bien souvent cachent le tronc !)

On s'est donc concentré sur des points apparemment simples... mais qui demandent, pour être bien faites, d'être minimalistes tout en étant précis, fluides pour que nous soyons "confortables dans l'action, le mouvement". Bon, y'a encore du taf !

J'ai beaucoup aimé cette approche, qui met l'accent sur le quasi-invisible plutôt que l'expressionniste exagéré. 

Et, je suis toujours surpris quand, au détour d'un exercice proposé, ou d'une explication, je m'aperçois que des principes universels combatifs s'expriment. 
Le style est japonais mais l'approche de ce week-end était, finalement assez occidentale ou, du moins, adaptée à la compréhension des occidentaux que nous sommes ;
Les termes de mesure, de temps ont été exprimés pour illustrer des points essentiels à travailler; la décontraction de l'épaule, l'action de bras en préalable de l'action de corps m'ont rappelé certaines notions d'escrime. Le contrôle du bras adverse me fait penser à la notion de pression, la parade/riposte du même bras et dans le même mouvement est clairement l'équivalent japonais de l'opposition, de même que la technique spécifique de Louis Leboucher qu'il appelle l'écart du bras avant... ont été vues en mode wado
Comme quoi, au-delà des cultures, des notions communes s'expriment sans doute.