Le but de ma réflexion est de comprendre en quoi une méthode inscrite dans un traité, suit une méthodologie "figée", voire "figeante et sclérosante" ou si, au contraire elle porte en elle, de manière indirecte, l'ouverture vers une liberté adaptative, voire créative pour l'élève de cette méthode.
L'Académisme est-il un frein ou une chance pour dépasser l'Académisme ?
Préambule et premières explications
Quelques définitions préalables de certains termes ou concept liés à ce sujet :Académisme : Tendance chez un artiste, en particulier du xviie au xixe s., à observer les enseignements formels des académies, à mouler sa production dans des cadres esthétiques traditionnels ; caractère des œuvres qui en résultent. Littéraire. Caractère de ce qui est gagné par l'immobilisme et la sclérose, du fait d'un respect excessif des formes et des conventions ; absence d'originalité.
Réduire en art (du latin ad artem redigere) : rassembler des savoirs épars, fragmentaires et souvent non-écrits, les mettre en ordre méthodique à l'aide des mathématiques, de la rhétorique, de la figuration. Contribuer ainsi au bien public.
Si la définition est complexe, c'est que l’opération par laquelle on voulut, à l’époque moderne, diffuser par l’écrit et par le dessin les savoirs ainsi formalisés ne l’était pas moins.
L’enjeu était à la fois simple et capital : faciliter les choix techniques des « hommes de l’art » et rendre accessibles au plus grand nombre des savoirs jusqu’alors partagés par les seuls « gens du métier »
Rappelons aussi que certains se sont demandés si certaines figures académiques équestres n'avaient pas, un aspect des plus pragmatiques sur le champ de bataille, pour le cavalier combattant et devaient lui permettre de "s'en sortir" en les mettant en pratique: L'on peut penser au cabré ou à la croupade par exemple...
Les filiations de Méthodes, repérées, tracées, revendiquées, donnent donc à penser que l'Académisme n'empêche pas sa propre évolutions.
l'Académisme bien fait cadre donc l'apprentissage mais sans enfermer l'élève. Il laisse la possibilité, à un moment, d'exprimer ce que l'on a compris, voire dans un sens différent... car il a pour but de transmettre essentiellement des principes transversaux. Un peu comme le Compagnon qui suit l'enseignement d'un Maître, avant de pouvoir montrer sa compréhension au moyen d'un "chef d'oeuvre", avant de quitter son Maître et de s'établir librement à son tour... en conservant des liens avec son Maître... ou pas (car la liberté est là, aussi).
Une logique scolaire... mais pas que...
A force de vouloir se conformer au modèle, placé comme idéal, on oublie que celui-ci n'est que la représentation modélisée de la réalité, et pas la réalité elle-même. Les gestuelles figées ne sont pas les gestuelles mouvante du chaos situationnel.
La confrontation au réel passe nécessairement par une adaptation à celui-ci, dans ce qu'il a de fluctuant.
Les fourberies, rupture dans la Méthode ?
En fait, l'enjeu est de se demander si l'Académisme est aux antipodes du réalisme, ou, au contraire, s'il a vocation à "modéliser" la réalité, voire la "modeler" ?
Est-il une "étape n°1 préalable et claire", pour mieux comprendre une "étape n°2 suivante et sombre" ?
Ou un fil rouge permanent de l'ensemble transmis ?
Différentes strates de pratiques, peut-être, pour différentes attentes de pratiquants...
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